Festival « Je danse…donc je suis » – Rencontre avec Reine PRAT – « Exploser le plafond »
22 février 2022 à 18 h 45 min - 20 h 30 min
Festival « Je danse…donc je suis » – 2022 – 4ème édition
« Quel genre … de danse ? »
Danses, féminismes et philosophies
« REVOLUTIONNE »
Projection du documentaire
« IL ETAIT UNE FOIS LE GARAGE »
et
Conférence par Reine PRAT
« Si les inégalités et les discriminations persistent dans le monde de la culture malgré l’affichage, depuis une dizaine d’années, de politiques censées les réduire, les personnes minorisées, du fait de leur « sexe », de leur « race », ou de quelque autre « non conformité », élèvent enfin la voix plus haut et plus fort. Sommes-nous à l’aube d’une grande révolution qui, pour être efficace, devra se déployer simultanément sur toutes les scènes : celle de l’action publique, celle de l’intime et celles de nos théâtres ? »
Discussion publique animée par Karine Saporta
suivie par la signature du livre « Exploser le plafond«
Tarif : 4,50 €
Projection du documentaire : « IL ETAIT UNE FOIS LE GARAGE » – 52′
Auteure / réalisatrice- Natacha Defontaine
Production / Diffusion – Morgane Production, Mezzo
Sur le spectacle de Karine Saporta : Le garage – Essai sur la mystique rock
Karine Saporta, chorégraphe de danse contemporaine, explique son processus créatif sur son spectacle « Le Garage- Essai sur la mystique rock ». Le thème et le sous-titre évocateur « Essai sur la mystique rock » évoquent les années 60-70, Guerre du Vietnam, Mai 68, drogue, musique rock et soif d’absolu, sont traduits en gestuelle par la chorégraphe.
Créé au théâtre de Caen, la chorégraphie « Le Garage-Essai sur la mystique rock » de Karine Saporta trouve son inspiration dans la couverture du livre « 2001, une apocalypse rock » de Yves Adrien, « dandy critique du journal Rock & Folk », comme elle le qualifie.
La chorégraphe comprend qu’il y a une religiosité dans le rock, un rapport à la transcendance.
L’idée du Garage lui est venue parce que cela colle à l’époque, à la Route (telle que la décrivait Kerouac), au point de rencontre.
Ce spectacle est l’étude d’une révolte qui est arrivée subitement. Rien ne laissait pressentir un malaise dans la société des années 60. Un orchestre rock live, des textes de Jim Morrison, des lumières chaudes composent la forme du spectacle.
La musique du groupe Mamooth, les reprises de Led Zeppelin, des Doors ou de Patti Smith donnent au spectacle une couleur résolument 70.
La chorégraphe dissèque son processus créatif. Ce documentaire, ponctué d’interviews d’artistes, de scènes de répétitions, de création, laisse une large place au spectacle
« Pour cette création que je dédie à Yves Adrien, je m’attache à l’univers du rock des années 65/75.
Un livre sous la plume de ce critique singulier du journal de » Rock and folk » : » 2001, une apocalypse rock » m’a rappelé les dimensions mystiques et incandescentes de la sensibilité de cette époque.
Cette décennie musicale dont certains aspects excessifs et spectaculaires ont été assez vite refoulés dans notre inconscient, comme par effroi ou pudeur, n’a pas réellement inspiré, comme l’on aurait pu s’y attendre, la chorégraphie contemporaine.
Fabriquant mystiques et utopies, s’adonnant aux paradis artificiels comme aux religions exotiques, cultivant de manière romantique ses “rock stars” : la génération du baby boom est sans doute la dernière à ce jour, à avoir exprimé avec intransigeance son désir de transcendance.
La dernière à avoir hurlé son rêve qui était de faire de l’existence humaine un pari métaphysique. La » révolution » n’est plus seulement, pour cette génération, un concept politique.
C’est une notion qui ouvre un espace mental où réfléchir au changement de l’humanité
A mesure que ces années s’éloignent, elles se chargent d’une force fantasmatique et d’un imaginaire qui les rend de plus en plus fascinantes.
C’est peut-être que l’injonction de consommation et l’uniformité des modèles d’identification qui en découlent, font de notre époque une sœur jumelle de celle qui précéda l’explosion, au début des « sixties .
Pourtant, la « révolution » tant rêvée n’aura pas eu lieu.
Seuls des individus se seront placés en position de rupture.
A force d’excès et d’échecs à la mesure de leurs immenses aspirations, ceux-là se sntent définitivement exclus de la raison sociale. D’autres auront tué leur vie.
Mais, en retour, le monde occidental sent aujourd’hui, après l’avoir nié, qu’il aura été marqué par l’onde de choc. »
Karine Saporta
Une production du Centre Chorégraphique National de Caen/Basse-Normandie
Coproduction: Théâtre de Caen – Montpellier Danse 01- Festival de Otono de Madrid
Ambassade de France en Fédération de Russie
Avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères et du Conseil Régional de Normandie.
Conférence par Reine PRAT
« Exploser le plafond«
Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture
Autrice de deux rapports ministériels « pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts du spectacle », publiés en 2006 et 2009, Reine Prat porte une réflexion unique sur le sujet, puisqu’elle décrypte des mécanismes, qu’elle a observés de l’intérieur, et donne à entendre la pluralité des voix de celles et ceux qui font la culture et les arts aujourd’hui.
Elle vient de publier aux éditions Rue de l’échiquier – collection Les incisives Exploser le plafond Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture .
Sa conférence portera sur son analyse de la place des femmes et plus particulièrement des femmes artistes au sein des dispositifs et des institutions culturels.
Alors que les mouvements #MeToo et #balancetonporc ont dévoilé à quel point les inégalités et discriminations perduraient dans le monde de la culture, Reine Pratt revient sur le fonctionnement interne du secteur, ses bouleversements récents, ses caractéristiques et le (long) chemin qu’il reste encore à parcourir. …
Dans sa préface à l’ouvrage Geneviève Fraisse écrit :
« Les mesures adoptées depuis quelques années par les pouvoirs publics pour réduire les inégalités et promouvoir la diversité n’ont pas jusqu’ici réussi à briser le « plafond de verre ». Or le monde change. Les personnes minorisées, du fait de leur « sexe », de leur « race », ou de quelque autre « non-conformité », élèvent la voix plus haut et plus fort. Elles révèlent les violences physiques, psychiques et épistémiques qui s’exercent contre elles au quotidien.
Ce faisant elles développent une imagination critique et créatrice qui ouvre la voie à de nouvelles histoires. Celles-ci se déploient dans la sphère privée comme dans l’espace public et gagnent du terrain dans nos représentations artistiques et médiatiques. Le monde des arts et de la culture est particulièrement affecté par ces tensions. Il peut aussi devenir un puissant moteur de changement pour la société tout entière. Il s’agit bien d’exploser un ordre patriarcal qui court à notre perte. »
Cette conférence sera suivie d’un entretien entre Reine Pratt et Karine Saporta sur la place très particulière des femmes chorégraphes dans les dispositifs et institutions culturels. La soirée « REVOLUTIONNE » se terminera par un échange avec la salle.
Reine PRAT
INFORMATIONS ET RÉSERVATIONS
Tel : 06 43 45 66 84 – 06 64 20 19 71
karinesaportadansoir@gmail.com / ledansoir@karinesaporta.com